jaco, mon cher jaco
j'ai vu aussi le très bouillonnant très beau très poétique très interrogeant film de jaco van dormael
le problème du choix, à partir du choix demandé à un enfant lors de la séparation de ses parents, de rester vivre avec l'un ou avec l'autre - et le refus de choisir
et alors toutes les vies possibles tout ce que l'on aurait pu être toutes les histoires à vivre les amours les professions les morts les enfants les accidents - mais aussi être c'est choisir
le film pose la question de l'identité : qui sommes-nous ? dans un entretien au journal le soir, l'aceteur répond : "l'identité, c'est un voyage, et je suis sur la route"
c'est l'histoire de nemo, tour à tour clochard, présentateur d'émissions scientifiques (où jaco nous parle de la théorie des cordes et de l'existence du temps ou de son inexistence, de l'espace aussi), vieillard immortel, amoureux séparé à la recherche de la femme en robe rouge, amour d'enfance, époux attentif d'une femme angoissée, riche ou pauvre, qui s'ennuie ou non, qui tient ses promesses d'enfant (comme de disperser les cendres de son épouse sur mars)
c'est à voir pour autant de vies que l'on aurait voulues
les images sont belles, baignées de rouge, de jaune ou de bleu, comme les couleurs des boules de glace quand un enfant ne sait pas choisir le goût de son cornet
les images font et défont la vie, comme si on pouvait faire demi-tour, comme si aller sur mars était une simple petite escapade