still walking

hirokazu kore-eda, c'est le cinéaste qui avait déjà fait "nobody knows", où une fratrie de jeunes enfants se débrouillent seuls dans un appartement - personne ne sait qu'ils sont là - seul un frère aîné sort pour le ravitaillement - lui seul vit l'extérieur

il a fait aussi "afer life" - quand on est mort, on passe d'abord une étape intermédiaire, pendant laquelle on peut revivre le plus beau souvenir de sa vie - quel serait le mien ?  je me le suis demandée plusieurs fois depuis la vision de ce film

et maintenant c'est "still walking" : 24 heures de la vie d'une famille, parents, enfants et petits-enfants se retrouvent une fois l'an pour commémorer la mort d'un grand frère - tous sont là - et la nourriture à préparer, à manger - il y a les conversations qui tournent autour des petits faits anodins, le caractère et la situation de chacun -

et puis tout ce qui n'est pas dit, les maladresses, les frustrations, les vexations - rien ne tout cela excessif rien d'hystérique - et tellement sensible tellement juste - cela les rend tous très aimables, dignes de compassion - chacun triture son bout de vie comme il peut, fait le moins de mal possible, et en fait pourtant, et parfois consciemment, de manière décidée - comment être autrement ?

comment survivre ensemble ? comment dépasser le deuil ? comment s'aimer ? comment vivre ensemble ?  comment se parler ? comment ne pas se taire ?

comment ne pas passer à côté de ceux qu'on aime ?

et pourtant le film porte aux petits gestes d'amour - dire aux gens qu'on aime qu'on les aime, et les accepter, et les voir surtout - aussi les accompagner

j'aurais mieux aimé que le film ne dévoile pas la scène finale j'aurais mieux aimé que le film laisse l'histoire en suspens

mais ce n'est pas grave - ce n'est qu'un détail